Traduire l’intraduisible

On avait aimé « le prophète » à l’œil perçant vert émeraude; on aimera le Bédouin au visage doux et inquiet rencontré à Petra en Jordanie. L’univers de Serge-David interpelle inspiré d’événements dramatique : « le génocide des indiens, les gueules cassées des combattants de 14-18, la Shoah ».

Étrangement aux côtés des visages déformés du tableau « le quatuor » ou ceux de l’homme noir et de la femme blanche en souffrance de ne pouvoir vivre ensemble, Serge-David propose une vision plus souriante: un triptyque au pastel qui évoque « la paix sur le monde » des portraits de clown peints à la gouache dans les tons vifs de jaune, de rouge; « J’aime les choses colorées, déclare l’artiste. Je me sers très peu des pinceaux. C’est avec mes doigts que je façonne l’œuvre, généralement à l’acrylique sur toile. »

C’est une huile sur carton pastel faut-il donner un titre à cette œuvre de Serge-David ?

Il serait facile en examinant attentivement le tableau de lui en donner plusieurs en s’attardant sur les mains polychromes dressées en un geste d’offrande ou les caractères  hébraïques dans le jaune d’un soleil hexagonal. Ici les symboles sont importants mais plus importante encore est l’explosion de couleurs éclaboussant la toile. Entre ses mains elles deviennent des armes qui traduisent l’intraduisible, pour décrire l’indescriptible, et toutes les souffrances accumulées, la sienne, celle des autres. Faudra-t-il expliquer sa recherche angoissée, les doigts labourant le support inerte, ou se contenter de laisser sa pensée vagabonde, orpheline après le choc qui traverse nos rétines.

Monsieur Jacques Soussan

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